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Cuvettes de maraîchage du Gandiolais, Littoral Nord-Ouest du Sénégal

Le Gandiolais est une partie intégrante de la zone des Niayes (littoral Nord-Ouest du Sénégal). Les Niayes constituent une série de dépressions inter-dunaires qui fonctionnent comme des bas-fonds. La présence de plusieurs cuvettes et l’alimentation des Niayes par la nappe phréatique affleurante, ainsi qu’un microclimat favorable, ont favorisé le développement du maraîchage qui est progressivement devenu la principale activité et la principale source de revenus des populations. La zone compte un nombre important de puits modernes et traditionnels mais qui sont parfois envahis par les eaux salées durant une bonne période de l’année. Les nappes d’eau les plus couramment exploitées (nappes phréatique et maestrichtienne) sont caractérisées par une qualité saumâtre, une turbidité et une présence de fer. En raison de la dégradation progressive de l’environnement naturel, de la dégradation des conditions climatiques du milieu et de la surexploitation des ressources naturels, l’offre agricole du Gandiolais est de moins en moins compétitive et la vente locale de plus en plus difficile dans les marchés locaux. Ces contraintes ont poussé les producteurs agricoles à délaisser les cultures vivrières au profit de l’activité maraîchère.

Le diagnostic des 5 cuvettes (Boul Ayni de Keur Saër, Deur Diabi de Rao Peul, Lac Kalassane, Nerset de Ndoye Diagne et Nguéthiouro de Pelour 1) a permis d’identifier plus en détails les réalités du hub : sa vie sociale, son économie centrée sur l’agriculture et son organisation. Les cuvettes font l’objet d’une exploitation agricole intense. Une diminution importante de la jachère dans les cuvettes au profit de la pratique de 3 campagnes. La nappe est affleurant mais elle varie beaucoup dans la même année. Les sols sablo-limoneux dominent dans les cuvettes mais on observe un taux important de sol argilo-limoneux. La salinité affecte trois cuvettes. Pour ce qui est des engrais minéraux, la remarque c’est une forte utilisation de tous les types d’engrais. Les doses d’engrais organiques sont aussi appliquées parallèlement. Les techniques motorisées d’exhaure sont récentes. Une seule cuvette s’est distinguée par la pratique de l’irrigation par goutte à goutte. L’usage des sources d’eau est généralement individuel, l’utilisation collective dans de rares cas. Les volumes d’eaux apportées sont très élevés. Le « bay-seddo » est le mode de rémunération de la main-d’œuvre le plus courant, le salariat agricole n’est fréquent que dans une cuvette. Les forces et faiblesses ressorties par le diagnostic ont permis de mettre l’accent sur les pistes d’innovations à considérer pour l’amélioration de sa productivité et sa résilience.

Site 1: Cuvette de maraîchage Boul Ayni de Keur Saër

Cuvette de maraîchage Boul Ayni est située à Keur Saër, un hameau du Village de Ngaïna, dans la commune de Gandon, région de Saint-Louis. Le nom Boul Ayni, émane du temps où des pasteurs utilisaient la cuvette exclusivement pour le pâturage. À l’époque, un arbre appelé « Bouledji » en Peul y poussait. Ses fruits en forme de boule étaient très prisés du bétail. Moctar Sow fut le premier à mettre en valeur agricole sous forme de maraîchage, en 1973. La superficie est de 13,04 ha avec 32 parcelles d’exploitation qui varient entre 0,07 ha à 1,58 ha.

Site 2 : Cuvette de maraîchage Deur Diabi de Rao Peul

Cuvette de maraîchage Deur Diabi est localisée à dans le Village de Rao Peul, dans la commune de Gandon, région de Saint-Louis. Deur Diabi vient de « Deur » signifiant sol argileux et Diabi signifiant jujubier, en Peul par référence à la présence de beaucoup de jujubier. La première culture pratiquée dans la cuvette fut l’arachide. Les premiers exploitants de la cuvette vers 1890 furent Yesseul Ba et Sogui Diallo, Sogui. L’une des plus vastes cuvettes de la zone, elle compte 110 parcelles sur une surface totale de 54,17 ha, qui varient entre 0,04 ha à 2,93 ha.

Site 3: Cuvette de maraîchage Lac Kalassane de Kalassane

Cuvette de maraîchage Lac Kalassane est située à Kalassane, un Hameau du village Gantour, dans la commune de Ndiébène Gandiole, région de Saint-Louis. Le nom de la cuvette Lac Kalassane vient de l’igname appelé « lac » en Wolof. Ainsi pour parler du jardin d’igname de Kalassane on disait « Lac Kalassane gui ». La première mise en valeur remonte entre 1922 et 1925 par Bakka Fall Guèye qui venait de Ndiébène Gandiole. Ils cultivaient de l’igname, de la patate douce, de l’arachide et du mil. La superficie totale est de 13,99 ha avec 36 parcelles qui varient entre 0,08 ha à 1,31 ha.

Site 4 : Cuvette de maraîchage Nerset de Ndoye Diagne

Cuvette de maraîchage Ferset est située dans le village Ndoye Diagne, dans la commune de Ndiébène Gandiole, région de Saint-Louis. Ferset, vient du fait de la présence d’un étang dont il fallait attendre l’assèchement (ferr) complet (sett) avant toute forme d’exploitation. La cuvette a été mise en valeur pour la première fois vers les années 1819. Les premières cultures étaient le manioc, le mil, la patate douce, l’arachide. Maniang Ndiène, un maître coranique est le premier à mettre en valeur la cuvette. Plus tard, les deux tiers de cuvette ont été cédés aux ressortissants du village de Gantour. Ferset Ndoye compte 23 parcelles, couvrant une superficie totale de 12,27 ha avec des parcelles qui varient entre 0,07 ha à 1,6 ha.

Site 5: Cuvette de maraîchage Nguéthiouro de Pelour 1

Cuvette de maraîchage Nguéthiouro est située à Nguéthiouro, un Hameau du village Pelour 1, dans la commune de Ndiébène Gandiole, région de Saint-Louis. Nguéthiouro, vient de « nguéthiagoul » en wolof pour dire qu’il y’a toujours de la présence de l’eau en pleine saison sèche. La première mise en valeur remonte à plus de 50 ans, la patate y a été la première spéculation cultvée par un certain Omar Malal Sow. Plus petite cuvette, elle compte 15 parcelles variant entre 0,05 ha à 1,91 ha pour une surface totale de 8,34 ha.

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